On sait désormais pourquoi Suzuki entretient le doute sur son avenir en motoGP pour la saison 2012. En effet les dirigeants du constructeur d’Hamamatsu, ont bien d’autres sujets en tête, ils sont en conflit avec un de leurs actionnaires : Volkswagen !
En effet Suzuki, dont Volkswagen détient un peu moins de 20% du capital, veut reprendre son indépendance. D’un côté le constructeur nippon est le leader des « mini-voitures », notamment sur le marché Indien, que Suzuki occupe à hauteur de 45%, à travers notamment de sa co-entreprise : Maruti.
C’est ce savoir faire que Volkswagen aimerait bien acquérir grâce à son entrée au capital de Suzuki en janvier 2010. En retour, Suzuki réclamait l’accès à la technologie hybride (essence-électrique) auprès du constructeur allemand.
Depuis deux ans, ne voyant toujours rien venir, le PDG japonais M. Osamu Suzuki a réclamé la sortie de VW ( qui détient Audi, Bentley, Rolls Royce, Bugatti, Lamborghini, Seat, Skoda et Porsche) de son groupe, début novembre 2011. Ce différend devrait être réglé « dans les quelques semaines à venir » selon l’état major japonais.
Pour dédouaner Suzuki, il faut dire que ce sont les allemands qui ont ouvert les hostilités en dénonçant le fait que Suzuki, continue à équiper ses 4x4 fabriqués en Hongrie avec des moteurs diesel achetés chez Fiat !
C’est le retour de l’arroseur-arrosé !
Le groupe Suzuki est une firme saine qui occupe le 9e rang mondial des constructeurs automobiles avec 2,89 millions de véhicules produits. Dans ce chiffre, les motos ne représentent que 15% du chiffre d’affaires.
Même si la récente catastrophe de Fukushima a durement impacté sa capacité de production. Enfin son usine Maruti, implanté en Inde a connu une grève dure de plus d’un mois et demi en septembre 2011 !
C’est dire si la production de motos est un objectif secondaire pour Suzuki. Enfin on peut comprendre que sa présence en motoGP n’est pas déterminante. En effet il a fallu construire des prototypes comme la GSV-R 800, pour satisfaire les desiderata de la Dorna…sans aucun retour sur investissement !
Voilà, pourquoi Suzuki n’a pas répondu à l’ultimatum de Carmelo Ezpeleta, pour ce vendredi 11 septembre. Randy de Puniet, qui souhaitait remplacer Alvaro Bautista au sein du team drivé par Paul Denning, risque d’attendre longtemps.
