GP MX1 de Russie : Victoire du Tsar Antonio 1er
Antonio Cairoli (KTM 350 SXF n°222) a poursuivi sur sa lancée de Kegums (Lettonie) en remportant le GP de Russie, couru à Semigorje (Région d’Ivanovo), les 21 et 22 juillet 2012. Clément Desalle (Suzuki 450 RMZ) et Ken De Dycker (KTM 450 SXF) complètent le podium.
Succès populaire pour les organisateurs du Grand Prix de Russie après dix ans d’absence au calendrier MX, succès sur la piste pour Antonio Cairoli (KTM n°222). |
Grâce à son doublé (1er/1er), Antonio Cairoli reprend un peu plus d’air sur Desalle (20 pts), lui assénant au passage un petit coup derrière la tête par la manière. Large dominateur en manche 1, le pilote Red Bull KTM a tenu les commandes de la manche 2 avant de chuter, recoller et repasser devant.
Cette lutte lors de la seconde course a sans doute sauvé l’intérêt de cette épreuve basée à 400 km de Moscou. Il faut bien dire que le premier acte n’avait pas été très passionnant, hormis pour les 45 000 spectateurs acquis à la cause de leur compatriote Bobryshev (Honda World Motocross).
Les positions rapidement figées, un soporifique petit train s’était installé. Et dans cette situation, quelles sont longues les 35 minutes (+ 2 tours) !!! D’avantage encore avec uniquement 19 engagés. Mais d’une certaine manière, il valait mieux cela que retrouver les chicanes ambulantes – les pilotes locaux - de la tournée Mexique/Brésil.
Les Belges aux avant-postes
Clément Desalle pouvait être déçu à l’issue de l’épreuve russe. L’officiel Rockstar Suzuki a bien tenté de résister au World Champ’ 2011 mais en vain. Il s’en est même fallu de deux boucles du tracé artificiel que cela fonctionne pour le Belge dans la seconde confrontation.
C’est une figure pas très artistique de ce dernier qui a permis à la KTM n°222 de filer vers la victoire. Pour autant, sans cette faute, la pression exercée par Cairoli aurait eu de forte chance d’aboutir tant il était plus efficace dans les longues séries de vagues.
Finalement deuxième du général (3e/2e), le Wallon a fait jeu égal avec son compatriote De Dycker (2e/3e) mais l’a devancé à la faveur de son meilleur résultat en manche 2. Une fois encore, le géant du team Red Bull KTM a joué l’ équipier modèle, se garant ostensiblement pour céder le passage à son leader et sacrifiant son résultat personnel.
Si, avec toutes ses manœuvres collectives, le Flamand ne se voit pas reconduit chez les Autrichiens en 2013, il n’y a vraiment aucune justice ni considération. Maintenant, quand on voit comment ils ont remercié Max Nagl qui leur a apporté deux podiums finaux MX1 (2e en 2009 et 3e en 2010) et qui s’est gravement blessé en 2011, il ne faudrait pas non plus s’en étonner.
Très en forme actuellement, « Keeno » prend l’ascendant pour la cinquième place du championnat face à Strijbos (KTM HM Plant) et Boog (KRT), peu inspirés sur cette étape. Le solide Belge peut même lorgner sur la place de Gautier Paulin (KRT) si ce dernier ne réagit pas très vite et enchaîne le même genre de performances qu’ici (7e/7e).
Vert pâle
Comme on peut le voir, ce n’est pas vraiment la grande joie sous l’auvent Kawasaki Racing Team avec des résultats loin d’être ceux souhaités. En cause : quelques chutes, des départs moyens. Concernant Paulin, ce manque de réussite est un peu plus dommageable puisque luttant pour le titre (ou le podium). Sans compter qu’il devient chronique : le Varois n’a pas fini une course dans les trois premiers depuis la première manche de Bastogne.
Devant, entre Cairoli et Desalle, la cadence de points ne baisse pas (à de rares exceptions près). Même par rapport à Christophe Pourcel, le grand Gautier semble marquer le pas. Et pourtant, on ne peut pas dire que le pilote CP377 Monster Kawasaki soit irrésistible en ce moment.
Se concentrant uniquement sur lui-même, son pilotage, son physique, le Provençal prend la quatrième place du GP russe (4e/4e), en attendant la suite. Le souci est que, pour lui aussi, le rythme comptable ne suit pas ceux des deux hommes menant la catégorie (déjà 29 pts sur Desalle).
Entendre retentir la Marseillaise à la fin du championnat grâce à l’un ou l’autre de nos représentants devient, alors, de plus en plus compromis.
Héros local
Quid d’Evgeny Bobryshev dans tout cela ? A domicile, on aurait pu espérer voir l’officiel Honda enfin se montrer l’égal de celui qu’il était en 2011. Hélas, il semble bien que cette année ne soit pas une très bonne cuvée. Le Moscovite a pourtant réalisé là l’un de ses meilleurs résultats de l’exercice en terminant cinquième du rendez-vous (6e/5e), juste devant son équipier Rui Gonçalves (8e/6e).
Lui, le pilote peut être pointé du doigt, notamment en raison de blessures ou d’une condition physique diminuée par moment. Mais on pourrait aussi se demander si sa monture, la 450 CRF, répond réellement aux attentes. En 2011, il n’était pas rare de voir surgir l’une ou l’autre machine usine, voir les deux, en tête, au premier virage. Cette année, c’est tout de même beaucoup plus exceptionnel.
La prochaine échéance aura pour théâtre le pentu et naturel circuit de Loket (République tchèque), les 4 et 5 août prochains. Le Portugais y était monté sur le podium en 2011. On ne peut souhaiter que la même réussite à l’équipe managée par Lorenzo Resta. On peut souhaiter également que la fantastique lutte à quatre pour le titre mondial MX1 se poursuive et ne se réduise pas à un duel vers lequel, malheureusement, on semble se diriger.
Classement de la manche qualificative MX1 Semigorje 2012
Classement de la 1ère manche MX1 Semigorje 2012
Classement de la 2e manche MX1 Semigorje 2012
Classement général MX1 Semigorje 2012
Classement provisoire MX1 après Semigorje 2012