Itinéraire d’un champion du Monde de Moto2 : Johann Zarco

Johann Zarco n’a eu de cesse de nous étonner lors de cette saison 2015. En effet le pilote originaire de Cannes a aligné pas moins de 14 podiums sur les 18 courses de la saison. Il en remporte huit, et il a aligné pas moins de 12 podiums dans la foulée ! On se rappelle qu’il avait été sacré champion à Motegi, durant les qualifications !

La carrière internationale de Johann débute en 2007. A cette époque il est sélectionné pour disputer la Red Bull MotoGP Rookie Cup. Ici il est à Assen. Il remporte cette formule avec 4 victoires et 7 podiums sur les 8 épreuves disputées. A ce jour il reste le seul français à avoir remporté ce championnat. Le vrai coup de pouce intervient en 2009, quand il passe en Grand Prix 125 chez WTR. Notez que sur sa bulle figure seulement « JOZ ».

La réussite de Johann Zarco, il la doit aussi à son manager : Laurent Fellon. Leur première rencontre date de 2004. C’est ce dernier qui pousse Johann Zarco à disputer les divers championnat de Pocket bike en Italie, durant 3 ans. A ce titre il termine deux fois vice champion d’Europe de Pocket-bike ( 2005 et 2006).

En 2010, Johann Zarco roule pour le WTR sur une Aprilia. Malgré une 20e place au classement final de la saison, il réalise une très belle performance au Mugello. Il termine 7e en qualifications et 6e en course. Il faut savoir qu’à l’époque il arbore le N°14. C’est celui de Gabor Talmacsi, le pilote qui l’a aidé a trouver un guidon en 125 au début de sa carrière.

Pour sa 2e saison chez WTR, Johann Zarco a pour objectif d’entrer dans le Top ten. Le début de saison est plutôt prometteur, car le jeune Cannois entre 8 fois d’affilée dans les points avec 5 fois dans le Top Ten. Malheureusement la fin de la saison se termine moins bien ( avec 3 abandons). Johann Zarco ne pointe qu’à la 11e place du classement scratch.
Ici il roule avec un casque aux couleurs de Jean Alesi.

Jean Alesi a été très tôt, un soutien important pour Johann Zarco. Il faut dire qu’ils sont voisins, puisque l’ancien pilote de Formule 1 habite Avignon et que Zarco s’y est installé. Cette photo a été prise à Estoril en 2010. Pour rappel Jean Alesi a remporté un Grand prix et il est monté 32 fois sur le podium de la catégorie !

2011 est un tournant dans la carrière de Johann Zarco. En effet il rejoint le team « Ajo Motorsport ». Ce team a été associé au titre de champion du Monde 125 cm³ de Marc Marquez en 2010. ( On se rappelle qu’il a aussi permis à Mike di Meglio de devenir champion du monde de la catégorie en 2008).
Ce tournant s’avère payant pour le français, car la machine du WTR n’avait pas évolué au cours des deux dernières saisons.
Au final, Johann Zarco termine vice champion de la catégorie à 40 points seulement de Nicolas Terol.

Visiblement lors de son intégration au sein du team « Ajo Motorsport » ( aux couleurs d’Avant-Air Asia) Johann Zarco a réellement appris tout le travail de mise au point d’une moto. Ici il est avec Stefan Kurfiss, ancien pilote de quart de litre dans les années 90. Chez « Ajo Motorsport » Stephan était chargé de la télémétrie au sein du team finlandais.

2011 est sans doute l’année où Johann Zarco a dû développer une force morale pour se « blinder ». Au Sachsenring, le 17 juillet 2011, il pense avoir remporté la victoire. Mais hélas, comme la photo « finish » ne peut le départager avec Hector Faubel. La victoire revient à ce dernier, qui a signé le meilleur tour en course ! Eh oui, avoir un mental de gagneur passe aussi par ce type d’épreuve ! La suite du championnat sera marqué par des coups d’éclats comme en Malaisie. Petit à petit Johann Zarco se blinde !

Avant même que les français ne s’intéressent à Johann Zarco, ce dernier bénéficie du soutien de Gabor Talmacsi. En effet c’est avec la machine qui a sacré le Hongrois champion du monde 125 cm³ en 2007 ( chez WTR) que le français a fait ses premières armes en quart de litre.
De plus la femme de Laurent Fellon, étant elle même d’origine Hongroise, cela a dû faciliter bien des choses !
Enfin, Johann Zarco a un très gros fan club en Hongrie, alors qu’à la même époque peu de médias ( sauf cybermotard) parlaient encore de lui.

En 2012, Johann Zarco signe chez JIR ( Japan Italy Racing), le team de Gianluca Montiron, basé à Monte Carlo. Ce team a fait rouler des pilotes comme Simone Corsi et Mattia Pasini ( 2010). Johann Zarco termine cette première année comme « rookie » of the year à la 10e place du classement scratch.

Johann Zarco intègre le « Came Ioda racing Project » un team tenu par Giampiero Sacchi en 2013. Une grande partie du team est constitué par l’équipe d’Aprilia de la belle époque. Cf Giovanni Sandi ( au centre) qui est un ancien mécano de Max Biaggi. Hélas, les résultats ne sont pas là, au grand désespoir de Johann Zarco. Tout cela à cause « de problèmes de grip de la roue arrière ». Qui sont « répétitifs tout au long de la saison » qui font que la roue arrière « glisse beaucoup ».
Résultat : Johann Zarco termine à la 9e place au classement scratch.

Au cours de sa jeune carrière, Johann Zarco a collectionné les casques. Ici il illustre la fameuse anecdote « T’sin, T’sinn ». C’est l’histoire de deux aventuriers qui sont prisonniers d’une tribu. Le chef leur dit « C’est T’sin-tsin ou la mort ». Le premier aventurier se dégonfle et dit « Ok pour T’sinn-tsinn ». Le deuxième, courageux, choisit « la Mort ! ». Alors le chef de la Tribu lui dit « Ok, mais T’sinn-tsinn, d’abord ! ».

En 2014, Johann Zarco rejoint le team AirAsia Caterham. Ce team tout nouvellement crée a Johann Stigefelt ( alias Stiggy) comme team manager. Malgré un début de saison catastrophique, Johann Zarco ( 3 résultats nuls ) termine quand même 6e au classement scratch. Ici il est au GP de Catalunya, où il monte pour la première fois de la saison 2014, sur le podium devant Mika Kallio ( N°36) et Thomas Luthi ( N°12).
Au final, le français termine à la 6e place au classement scratch.