Gurp TT Quad : Jérémy Forestier enchaîne

On dit que l’appétit vient en mangeant. Cela tombe bien, Jérémy Forestier a un appétit féroce. Depuis son succès mi-décembre, sa faim de victoires est devenue insatiable et il a fait ce qu’il fallait, dans le Médoc, pour la calmer ...temporairement.

Avec deux victoires sur les deux derniers événements, le pilote Yamaha privé prend de plus en plus ses aises dans le costume de challenger n°1 de Jérémie Warnia sur les courses de sable Quad. Ou, tout au moins, pour ce qui nous occupera d’ici une quinzaine de jours : le Quaduro du Touquet.

Si, après une fin de course rondement menée en Gironde, le Picard s’était imposé au profit d’une erreur inattendue du Champion de France en titre. Cette fois, à Grayan, Jérémy Forestier a regardé droit dans les yeux son adversaire, jouant d’égal à égal pendant les 2h30 d’effort intense.

Le tournant de l’affrontement est finalement venu d’une nouvelle erreur du Francilien. Mais celle-ci peut se comprendre au cours d’une lutte. L’officiel Yamaha Motor France a ainsi vu s’échapper inexorablement le futur lauréat, avant de devoir garer sa machine définitivement à l’approche de l’arrivée.

Alors, comment interpréter cette résistance nouvelle de Forestier qui, jusqu’à présent, tenait quelques tours mais jamais la distance face au Maître de la discipline ? Warnia s’est-il un peu endormi à force de dominer outrageusement ? Ou, la concurrence a-t-elle réagi et travaillé en conséquence pour combler l’écart ?

Peut-être que la confrontation dans le Médoc tient son explication des deux hypothèses.

Pouponner, depuis novembre, absorbe sans doute aussi une part d’énergie et les priorités de Warnia. Mais attention ! Un fauve poussé dans ses retranchements reste des plus dangereux. Et la réplique pourrait être cinglante sur la Côte d’Opale. Une bonne manière de ponctuer une saison après trois rendez-vous (Loon Plage, St Léger de Balson et Grayan) loin de ses attentes.

Il n’empêche que les complexes face à l’Ogre de la catégorie s’estompent et que Forestier a montré la voie à suivre aux autres pilotes de niveau équivalent.

La différence entre Jérémy et ces derniers, actuellement, résulte sans doute des entames de course - un vrai point fort chez le premier - ou du brin de chance (de fiabilité mécanique) nécessaire.

Peu à l’aise en début de course, souffrant des bras, Florian Mangeot (Yamaha) a ainsi effectué une fin d’épreuve tonitruante, les trous apparaissant. Une allure lui permettant de remonter à la deuxième place finale, à une cinquantaine de secondes du vainqueur. Mais sa réserve face à la rapidité des tracés lors des premiers tours demeure un handicap sérieux pour viser la plus haute marche.

Quant à Keveen Rochereau (CRQF), en lice pour le podium, c’est une casse moteur qui l’a poussé à interrompre son effort au cours du dernier passage sur la plage (Moteur). Or, la vélocité du Charentais est connue et pourrait lui permettre de briguer mieux.

Cet abandon a permis à Mike Van Grinsven (CRQF) de récupérer le troisième rang sous le drapeau à damier. Une réelle performance du Hollandais pour sa découverte des lieux. De même pour Edgars Mengelis (Yamaha By Rapport), excellent 4e. L’Estonien Champion d’Europe de Quadcross 2017 poursuit son apprentissage de la discipline et vu ses qualités, son ascension n’est pas finie.

Dans le team Drag’On Yamaha et en l’absence d’Antoine Cheurlin (vainqueur en 2016), Randy Naveaux s’est montré en retrait. Nous espérions davantage du Wallon après avoir remporté la Ronde de Loon Plage mais il faudra sûrement encore attendre un peu.

Pour l’instant, le Belge fait parler sa régularité (5e) et cela paye puisqu’il retrouve la plaque rouge de leader provisoire.

Dernier rendez-vous sur la plage du Touquet, le 4 février prochain.