LES PILOTES JAPONAIS AU TT : Une page d’histoire méconnue
Il y a les grands noms de la course moto, ceux qui ont gagné le Tourist Trophy, comme Giacomo Agostini ou Mike (The Bike) Hailwood. Mais à leurs côtés se trouvaient des pilotes du pays du soleil levant, qui ont eux aussi écrit les pages glorieuses du T.T. à leur manière.
Cette page d’histoire va aussi nous révéler comment les constructeurs Japonais, et leur précurseur Mr Honda, ont pris pied sur le vieux continent en s’imposant dans la patrie de la moto qu’était à cette époque l’Angleterre.
Cet article est tiré d’un livre édité uniquement en british, pour vous le procurer, adressez vous à l’auteur :
|
1930 : 1ère apparition d’un fils du pays du soleil levant.
Kenzo TADA est le premier et unique japonais a avoir couru au T.T. avant guerre, en 1930, dans la catégorie "Junior" au guidon d’une Vélocette, en étant 15°à l’arrivée.
A la fin de la 2° Guerre Mondiale, en 1949, après la fin de l’occupation du Japon par les Forces Américaines, il aida à mettre sur pied la Fédération Motocycliste du Japon, qui allait tout naturellement adhérer à la F.I.M.
A l’époque le seul circuit de courses motos se tenait sur les pentes du Mont Fuji sur des pistes damées avec des cendres volcaniques. Ces courses étaient uniquement réservées aux seules machines Japonaises et étaient le fief de 14 constructeurs nippons existants. Le but étant de relancer, par ce biais, la fabrication et le marché intérieur de motos japonais.
De tous ces constructeurs allait émerger un nom : HONDA. En 1954, Soichiro Honda était déjà leader des ventes au Japon, mais celui-ci avait déjà réalisé que pour rester le numéro Un, il fallait exporter dans le Monde entier.
Il est possible que Kenzo Tada et Soichiro Honda aient pu évoquer la possibilité de courir au T.T. (La course la plus prestigieuse au monde à ce moment là). Toujours est-il, qu’en visitant l’Île de Man cette même année, Mr Honda prit alors la décision de faire courir ses propres machines dès l’année suivante.
1959 : Ils arrivent !
En fait il fallu attendre 1959, pour que HONDA engage 4 machines dans la course des 125 avec 4 pilotes : Giichi Susuki, Junzo Susuki, ( aucun lien de parenté avec le constructeur : le nom Susuki au Japon est aussi répandu que Martin en France), Naomi Taniguchi et Teisuke Tanaka.
Taniguchi devait finir 6° et les 3 autres se classèrent dans les 11 premiers, ce qui pour une première apparition était plus qu’honnète !
En 1960, la firme Susuki se lança à son tour à la conquête du T.T. avec Mitsuo Itoh, comme team manager, suivie en 1961 par le constructeur Yamaha.
Cette année là vit un triomphe total des Japonais : leurs 13 pilotes allaient truster les meilleurs places et tout particulièrement Honda qui remporta la course des Senior, 250 et 125 avec un pilote Anglais fraichement engagé : Mike Hailwood.
Ces brillants résultats, pour les pilotes japonais, allaient durer encore 3 ans.
La consécration.
1963, fut l’année de la consécration pour les pilotes Japonais, Mitsuo ITOH ( actuellement responsable du team 500 en G.P.), termina premier à la course des 50cc, battant du même coup le champion du Monde de l’époque : Ernst DEGNER. Il restera comme le seul pilote Japonais à avoir pu monter sur la plus haute marche du podium lors d’une course du T.T.
Rétrospectivement, 1965 allait apparaître comme une année pauvre pour les compétiteurs Japonais, aucun pilote ne figurant à l’arrivée.
1966 : l’année tragique
Kawasaki, qui faisait son entrée au T.T. engagea une 125 avec à son guidon Toshio FUJI, celui-ci devait se crasher lors de la première séance d’essais à Ramsey et devait mourir dans la soirée. Cette année là encore, aucun Japonais ne figura à l’arrivée.
Au début de 1967, Honda commença à amorcer son retrait du Tourist Trophy, en se retirant des courses des 50 et 125cc. Ceci afin de mieux se concentrer sur les fabuleuses 250 et 350 6 cylindres, ainsi que la redoutable 500-4- qui donnait beaucoup de fil à retordre, y compris au maître Mike Hailwood !
Cette décision a été prise suite à l’élévation vertigineuse des coûts pour maintenir la performance de leur 50cc 4 temps face au 2 temps de chez Suzuki et Kreidler. De toutes manières la décision de la FIM, cette même année, d’imposer un seul cylindre en catégorie 50 avec une boite 6 favorisait de toutes façons les 2 temps.
Fin 1968, les grandes écuries officielles Japonaises et leurs pilotes allaient se retirer complètement des courses de l’Île de Man et jusqu’en 1975 aucun pilote nippon ne participera à ces courses.
1976 : Apparition des premiers privés.
Cette année vit l’apparition des premiers privés japonais en la personne de Takazumi KATAYAMA qui courrait le T.T. en 250 et 350 . Il devait terminer à une excellente seconde place. Les points engrangés lors de cette victoire, lui permirent de finir 2nd du championnat du monde 250.
Il devait revenir en 1978 dans la catégorie 250 et finir à la 9° place.
En fait l’apothéose des pilotes japonais, n’aura duré qu’une très brève période : de 1961 à 1963, mais l’essentiel avait été fait : les noms des constructeurs de motos nippons avait fait le tour du monde grâce aux retombées du T.T., éclipsant par la même occasion le nom de leurs challengers comme M.V. Agusta ou Kreidler. Mais ça c’est une autre histoire.
Sources :
Isle of Man Examiner du 6 Juin 1995.
"Japanese Riders in the Isle of Man" (uniquement en british) Ralph Crellin, 27 Lhon Dhoo Close, Ballachurry ONCHAN - Isle of Man IM3 3BF Angleterre
Thierry Leconte