Le journal avant la course page 2
Pas de Bol pour Bernard Cuzin. (13/09/2003)
Pas de Bol, dans les deux sens du terme pour le pilote emblématique de l’équipe Endurance Moto 38 : pas de chance parce qu’il a chuté en première séance chronométrée, se cassant la clavicule, et que cette blessure l’empêche de prendre part à l’épreuve.
Bernard a chuté dans le dernier tour de la séance qualif de jeudi soir. A l’attaque du chrono, il a perdu le contrôle de sa Yamaha R1 dans le virage du Château d’eau. La place vide a été comblée par Eric Mizera qui a participé à la qualif de vendredi matin, comblant l’équipe par les réglages qu’il a pu apporter à la machine.
Le 8e temps est jugé satisfaisant par ce team venu de l’Isère et qui joue les premiers rôles en Championnat du Monde d’Endurance. Rien ne sert de batailler pour la pole position quand on n’a pas les moyens de le faire, la course est suffisamment longue pour voir venir et adopter un tableau de marche adéquat en cours d’épreuve.
Plus le droit à l’erreur pour la N°72 /font>(13/09/2003)
Après sa dernière place aux 24H de Spa, l’équipe du Junior team N°72 aborde cette 67ème édition du Bol d’Or avec un handicap de taille. En effet leur pilote N°1, Guillaume Dietrich a ruiné le mulet en chutant à la première séance qualificative du 11 septembre, et ce dès le troisième tour.
Le mulet étant complètement inutilisable, les essais se sont poursuivis avec la moto de course. La malchance a poursuivi Guillaume, puisque lors de la deuxième séance du vendredi 12, il chute à nouveau ,avec moins de gravité cette fois. Le pilote N°1 du Junior team s’en explique : « J’ai été tenu à l’écart des circuits pendant plus de deux mois, à cause d’un problème familial. En revenant, j’ai voulu trop bien faire tout de suite, en oubliant que j’avais perdu un peu de mes sensations. Ceci explique cela ».
Désormais la Suzuki N°72 n’a plus le droit à l’erreur et toute nouvelle chute se paiera très cher. Mais l’espoir est toujours là car cette moto partira en 12ème position sur la grille de départ.
L’Espagne dans la course (13/09/2003)
Deux équipages qui ne viennent pas de très loin, juste au-delà des Pyrénées, mais qui passent pour exotiques au sein de l’Endurance mondiale : des Espagnols !
En effet, si sur la moto 94 on trouve un pilote ibère : David Checa, aucun team espagnol ne s’était engagé à aussi haut niveau depuis les années 60. L’endurance moto n’est pas très prisée en Espagne qui préfère la vitesse, en particulier les Grand Prix.
Les motos 31 et 32 sont liées par leur sponsor qui est aussi l’entité qui engage les deux teams. La société Würth, qui commercialise des produits de fixation, a franchi le pas pour passer de l’endurance espagnole au grand cirque de l’élite mondiale de la spécialité.
Le team manager, Francisco Catrain, nous précisait que c’était pour eux un pas de géant, tant la participation au Bol d’or constituait un mythe.Une structure inhabituelle qui se décompose ainsi : l’une des motos est l’émanation directe de la société, l’autre est composée d’un groupe de clients de la marque.
L’équipe technique n’a rien à voir avec le milieu moto : ce sont les employés-mêmes de Würth España qui jouent le rôle de mécaniciens, chronométreurs, assistants, etc. C’est « l’afición »,comme on dit en tauromachie, qui lie tous les membres du team.
Basée à Barcelone, l’équipe a déjà participé à des épreuves comme les 24 horas de Barcelona ou de moindre importance sur le sol espagnol. Mais au vu du niveau technique ou de pilotage qu’ils côtoient sur ce 67e Bol d’or, tous les intervenants du team ont conscience d’être les Petit Poucet de l’épreuve. Leur ambition suprême est de terminer la course, et si c’est à une bonne place, ce serait la cerise sur le gâteau.
La n° 31, une Honda CBR 900, est engagée en catégorie Superbike, et la n° 32, une Suzuki GSX R 1000 en Superproduction. Les pilotes sont impressionnés par le circuit de Magny-Cours qu’ils trouvent très technique et assez difficile à appréhender. Nul doute qu’avec le roulage ils rentreront dans la norme avant la fin de l’épreuve
D.Team : ennuis de carburant (13/09/2003)
Le D.Team, pour mémoire : la nouvelle appellation du Ducateam, roule cette année sur une Yamaha R1 du concessionnaire de Montluçon, Motorama. Au cours de la première séance de qualification un contrôle du carburant a déterminé une analyse négative : en fait, un infime résidu au fond du réservoir, certainement un reste de la dernière course, a « pollué » l’essence qui n’était plus conforme à celle fournie par l’organisation. Et c’est la seule autorisée pour les motos participant au Bol d’or.
Bien entendu, Hugues Sassi, team manager, a plaidé la bonne foi de l’équipe, arguant qu’il n’a jamais été dans les habitudes du team de chercher à tricher, d’autant moins que les performances des pilotes n’étaient en rien affectées par cette erreur d’organisation. Plaidoirie entendue par le jury, qui n’excluait pas le team de la course, mais lui donnait un sursis : à l’issue de la première séance qualif, l’équipe était classée administrativement dernière. Mais la deuxième séance a vu les pilotes reprendre leur place légitime, et c’est de la 25e position sur la grille que s’élancera cette Yamaha R1.
Hélios Lencina
Thierry Leconte